Car c'est ici que je t'aimerais

et te délivrerais de tes chaines pudibondes

Bien, très cher... Pas où commençons nous ? ô.ô

mmh, par là où s'arrête notre chapitre

Une moue désapprobatrice s'afficha sur le visage de Desmon lorsqu'il fit ondoyer ce qui restait du liquide dans son verre.
Il suivit l'aguicheuse du regard et fila nonchalemment dans son sillage alors qu'elle tentait d'arracher le barman à l'affection de ceux qui faisaient presque partie des meubles.
Il joua des coudes avec un admirateur qui allait gâcher son arrivée en tapotant l'épaule de la danseuse ; l'homme était aussi gras qu'imbibé et c'est grassement qu'il atterit sur le sol en se tenant l'estomac à deux mains avant que la foule ne le cache à leur vue, c'est Desmon qui vint attirer l'attention de la jeune femme en profitant de la promiscuité du bar.
Il posa son verre devant elle après avoir avalé la gorgée restante et essuyé le rebord du verre, encore ourlé de rouge à lèvre, d'un coup de langue.

- On fait d'une pierre deux coups? Tu me rend ce billet, je te paie ce verre tant mérité, tu bois à l'oeil et je soigne mon image de gentleman.

Arrivée au bar, Cirenfin saisit discrètement le billet et le laissa froissé à même sa paume. Elle allait commander lorsque quelqu'un attira son attention. Tournant la tête, ses lèvres se tordirent en une moue agacée, légèrement boudeuse, lorsque la créature vint lui réclamer son argent. La musique les forçait à empiéter sur la zone d'intimité de chacun, créant chez la jeune femme le simple réflexe de serrer les dents. Il fallait rester calme.

- Encore toi, siffla-t-elle entre ses dents. Gentleman, hein ? Quel gentleman donnerait de l'argent à une fille qui danse ? Il n'y a que ceux qui se rincent l'oeil qui font ça.

Un sourire crispé contracta ses lèvres et ses joues. Elle le fixa d'un air dédaigneux.

- Ce qui est donné est donné, milord. Je suis certaine qu'une de ces femmes sur la piste serait ravie de te payer à boire. Elles sont déjà toutes complètement bourrées ou stone. Elles ne verront peut-être même pas que tu leur piques leur fric directement dans la poche. Ca te donnera l'occasion de mettre quelques mains aux fesses.

Son sourire s'agrandit, se faisant plus carnassier. Elle ouvrit la bouche devant le barman, puis sembla se raviser. Elle tourna la tête vers l'étranger et son sourire s'agrandit. Elle passa le bout de ses doigts sur le cou et l'épaule de son nouveau sugar daddy d'un instant.

- Monsieur en prendra deux comme tout à l'heure, minauda brièvement Cirenfin, fronçant le nez brièvement dans un sourire mutin puis mordillant sa lèvre.

Elle tourna alors son visage plus aguicheur vers l'homme, relevant légèrement ses sourcils dans une expression interrogatrice mais se voulant tout bonnement adorable.

Joueuse...

- Et quelle fille qui danse accepterait l'argent sinon celle qui le fait exactement pour ceux qui se rincent l'oeil?

Le billet glissa entre les doigts de la fille avant qu'elle n'aie pu réagir et Desmon le rempocha en signifiant au barman qui n'avait pas suivi de rajouter les deux boissons sur son ardoise.
La face minaudante de la danseuse s'était muée en masque d'outragée, bouche ouverte et sourcils froncés. Il lui sourit d'un air goguenard et lui éleva un verre plein à hauteur du nez.

- Et je regretterais amèrement de me faire payer un verre par une fille qui ne me donnerait pas du "Milord"!

Il vida son verre d'un trait sans la quitter du regard, avec malice, quand éclata une querelle d'ivrogne quelques clients derrière lui. Deux insultes, un verre cassé, un coup de poing et les tabourets vacillèrent jusqu'à eux. Le type dans son dos subissait à son tour l'effet domino et le repoussa vers elle en tombant ; Desmon, avec un sourire amusé, suivi le mouvement et se retrouva collé contre elle, nez contre nez, lui glissant une main juste sous le revers de la jupe en la retenant.

- Pour ce qui est de toucher des fesses, je me débrouilles, mais merci d'y avoir pensé!

A sa première question, Cirenfin se contenta de hausser les épaules, vaguement. Rien à se reprocher, elle allait pouvoir se payer un verre.

Du moins c'est ce qu'elle crut jusqu'à ce qu'il lui subtilise le sésame vers l'alcool. Bien, il suivait une contre-danse plutôt intéressante avec elle depuis le début de la soirée. Divertissant mais purement exaspérant. Cirenfin saisit à son tour l'un des verres déposés par le barman près d'eux et, à peine son verre vidé, presque en simultané d'avec l'inconnu, il se retrouvèrent nez à nez.

Un grognement mauvais fit vibrer sa gorge, comme lorsqu'on bouscule quelqu'un d'un peu soûl. D'ailleurs, il semble que l'origine même de ce rapprochement fortuit soit dû à un peu trop d'éthanol. Cirenfin le fixa dans les yeux, sentant sa main s'insinuer contre sa peau et lui montra les dents dans une attitude farouche.

- Mais de rien. Je me barre, merci pour le verre, Milord.

A ces mots, quelqu'un les bouscula pour s'approcher du ring improvisé. Elle en profita pour se dégager, se frottant contre lui, peut-être même un peu plus que nécessaire et se faufila à contre courant dans la foule compacte se massant autour du groupe d'ivrognes désinhibés. Apparemment, elle avait mit le cap sur la sortie.

- Meilleure fin de soirée miss!

Il repoussa du coude un bagarreur venu lui chercher des noises et sortit une cigarette de la doublure de sa veste.

La fille repoussait un nouvel admirateur en lui posant une main sur le menton, le gars avait une carrure de camionneur mais semblait tout aussi saoul que le reste de la clientèle déchainée ; la poussée suffit à le faire retomber lourdement sur son siège avec un air ahuri. La danseuse, elle, n'avait pas ralenti le pas et atteignait la sortie alors que Desmon rangeait son briquet en soufflant un panache de fumée bleutée.

La bagarre semblait avoir été suspendue, des types encore plus bourrés que les premiers ayants séparés les pugilistes et s'occupants à présent de faire la morale en tentant de vaciller le moins possible.
Lorsque la fille qui avait plongée du premier podium passa sous son nez, exhalant le parfum douceâtre de la sueur, de l'alcool et des vomissures, il se ressentit le besoin de prendre l'air et profita d'une nouvelle cohue pour quitter les lieux sans avoir à débattre de comptabilité avec le gérant.

Cirenfin était presque à la sortie. Un homme se précipité, la bousculant, la manche de sa chemise pâle s'imbibant du sang tandis qu'il en torchait le côté de sa bouche et son nez. Il devait avoir reçu un coup perdu. Une effluve mêlant sueur à alcool et d'autres odeurs plus ou moins agréables entra dans les poumons de la jeune femme.

L'air frais chassa les senteurs de combat, de mâles bourrés de testostérones et de différentes liqueurs. Il lui sembla que la nuit était plus étouffante que lorsqu'elle était entrée. Cirenfin s'arrêta sur le bord de la route, une douleur fulgurante lui battant soudain les tempes. De temps à autres, ça arrivait. Cela disparaissait si elle arrivait à reprendre son souffle. Le verre qu'elle avait bu lui avait bien plus asséché la gorge qu'autre chose et elle se rendit compte de l'aridité de sa bouche et de son oesophage.

Elle inspira un grand coup au moment même où la porte s'ouvrait à nouveau. Les clameurs étaient fortes, les odeurs aussi. Cirenfin détourna la tête et passa sa main dans ses cheveux, puis sur ses tempes. Finalement, sans un regard en arrière, elle se mit en marche, rapidement. Il fallait qu'elle rentre, décidément... Soirée de merde. Compagnie de merde. Et même pas un petit gain.

- Bordel, grogna-t-elle tout bas, serrant les poings et sentant ses ongles imprimer des demi-lunes dans sa paume.

Desmon passa la porte à la suite d'un des pugilistes s'appuyant sur l'épaule d'un de ses amis.
Il tira sur sa cigarette, se plantant le nez au ciel en attendant que le signal du passage piéton passe au vert.

Remarquant la danseuse dans son dos lorsqu'elle poussa un juron.

Bordel? amusant tient!

- Oui, ce serait certainement plus rentable Milady!

Il lui accorda une petite courbette ironique et s'engagea sur le passage, en direction du parc, en souriant d'un air narquois.

Cirenfin tourna un regard fou vers l'abruti de service qui venait de lui balancer la vanne de trop.

- C'est certainement pas toi qui ferais... La queue, cracha-t-elle à voix basse en se mettant en marche, incapable de rester devant cette porte plus longtemps.

La jeune femme se mit à se masser la tempe, sa mâchoire se contracta comme lorsqu'on serre les dents. Il fallait qu'elle prenne l'air. Cirenfin avait prévu de retourner en direction de Central Park, manque de bol, il l'avait devancée. Quel mal de crâne. D'une main, elle tâtonna sa poche. Un seul bonbon. Elle l'enfourna rageusement dans sa bouche mais il ne lui fit pas le même effet.

Cirenfin observa autour d'elle. Personne à part celui qui l'avait bien emmerdée toute la soirée. Sans faire attention, elle traversa. Elle ne se fit pas renversée, quel coup de chance. Son pas s’accéléra et elle se mit finalement à courir, rejoignant le trottoir en amont de l'homme. L'air sur son visage lui fit du bien. Il fallait qu'elle s'éloigne de là le plus vite possible. Sans regarder en arrière, elle accéléra, sa salive se raréfiant autour de la confiserie.

Lorsqu'elle arrivait près d'une zone de concentration de population, elle s'arrêtait en tentant de ne pas attirer l'attention puis finit par rejoindre Central Park. La masse végétale se dressait devant elle, Cirenfin fixa d'un oeil vide l'étendue. Elle inspira un grand coup. Un sourire agita vaguement ses lèvres. Ici, c'était bien mieux. Elle savait qu'elle aurait du retourner chez elle, mais pour l'instant, elle avait besoin de faire une petite balade.

New-York et ses lumières, New-York et sa faune... La fille des podiums qui s'était ramassée était avachie sur un telephone, geignant sans retenue envers son interlocuteur.

- Allez! Je te jure que j'en aie! Viens me chercher, il fait froid! ... Je t'en donnerais pour rien, juré! ... Non, je veux pas y passer... S'il te plait! Je... Allô?! Fils de pute!!

Desmon tourna au coin en ricanant alors qu'elle défonçait le combiné contre l'armature de l'appareil en braillant des insanités.

Il déboucha face à Central et se sentit plus apaisé, marcha d'un bon pas et dépassa l'autre danseuse qui observait le parc d'un air absent. Il pénétra encore une fois dans l'antre de verdure, déplorant à demi les ravages de la drogue sur tout les petits culs que comptaient cette ville, tout en s'allumant une cigarette.

Qu'importe... Il y avait mieux à faire ; se mettre à l'affût d'un écureuil revanchard par exemple, ou en profiter pour "marquer son territoire". Validant mentalement cette option en regrettant déjà les bières de ce soir, il se dirigea vers un bosquet d'arbres éloignés.

Cirenfin s'enfonça dans la jungle végétale, coincée dans l'urbaine. Un homme était allongé dans une enfilade de buissons et un rat fuit en entendant le pas de la jeune femme se rapprocher. Un des bras du gars sortait de sous le couvert végétal, il n'était pas piqué. L'homme devait juste être ivre mort. Elle renifla. Alcool fort, peut-être. Une bouteille claire était renversée au sol et gouttait encore faiblement sur le sol. Il devait s'être affalé là peu de temps avant. Cirenfin vérifia à droite, puis à gauche que personne n'arrivait.

Elle repoussa ses cheveux en arrière et vira du bout de la chaussure le bras sous le buisson afin de continuer sa route sans risquer de trébucher dessus. Le bonbon était de nouveau poisseux, coincé dans sa joue. Du bout de la langue, Cirenfin lécha la commissure de ses lèvres. Arrivée à une barrière bordant un chemin du parc, elle prit son élan et bondit par dessus, manquant de chuter à la réception. Cela lui arracha un gloussement amusé et sonore.

Cirenfin se mordit la lèvre et tendit l'oreille. Pas de garde en approche, elle se mit donc à avancer, ses pas crissant sur le sol. C'était bon d'être libre, le vent frais sur son visage était enivrant après la tension de cette boîte pourrie. Elle n'y retournerais sans doute pas, d'ailleurs.

Étirant les bras au dessus de sa tête, elle soupira d'aise, se déhanchant sur sa route et baillant.

Avec un soupir, il remonta la fermeture de son jean et sortit de l'ombre protectrice des troncs.

Qu'est-ce que cette nana était venue faire ici, bon sang? Même pas capable de tenir debout. Par contre pour se faire remarquer et envoyer chier son monde, bravo!
Il avait fallu la convaincre de se calmer avant qu'elle ne rameute toutes les patrouilles du coin.

Elle n'avait pas résistée longtemps.

Elle était vidée de toute façon. Il s'alluma une cigarette et repris tranquillement sa route en étouffant un baillement.

Encore une fois, le réveil serait difficile...

Fin de chapitre.

Je voulais voir si tu allais te laisser prendre au piège de te dire "mais qu'est-ce qu'il à fait à Renfin?", mais autant continuer sur la lancée.

A la suite de "I have no soul to sell" il ne reste qu'à recopier les posts ci dessus, à les synthétiser en un chapitre qui fasse moins question réponse et à corriger et contre corriger la synthèse.

Bien évidemment, Ren' va bien, il faudrait juste lui faire commencer son chapitre par un reveil, gueule enfarinée, qui finisse par faire comprendre qu'en fait, elle est chez elle et pas dans le parc. Car celle qui est vidée, dans le parc, c'est la guenon, mais ça chut, on ne le sauras que plus tard dans le récit, histoire de laisser planer un doute (surtout sur le fait qu'elle, elle est vidée au sens propre)

Petit suspens en somme, à toi d'envoyer l'impulsion de ce qui va suivre pour le prochain chapitre